Depuis quelques jours, on connaît le nom de l’ouvrage qui remporte le prix Goncourt. Il s’agit de l’exceptionnel roman désillusionné de Jean-Paul Dubois qui a pour titre « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon ». C’est avec cet ouvrage, paru officiellement le 14 août 2019 que l’écrivain a su séduire les jurés par sa critique.
Le sacre de la décadence
La nouvelle a été publiée le 4 novembre, depuis le restaurant parisien Drouant où les jurés se réunissent habituellement pour la délibération. Hors des champs des caméras, ils ont délibéré jusqu’à 12h45, heure à laquelle leur messager, Didier Decoin, a descendu les escaliers pour annoncer le Goncourt 2019.
Ce nouveau roman de l’auteur succède à un précédent succès nommé « La Succession », paru en 2016. « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon », qui n’a pas encore 6 mois, vient de décrocher le très convoité prix Goncourt devant d’autres ouvrages d’exception comme « Soif » d’Amélie Nothomb, « La part du Fils » de Jean Luc Coatalem et « Extérieur monde » d’Olivier Rolin. La recette du succès de Jean-Paul Dubois et assurément la décadence de l’histoire qu’il raconte.
Une histoire définitivement envoûtante
Paul Hansen est arrêté et emprisonné dans une maison de détention montréalaise, après avoir été accusé d’un crime dont on ne sait rien. Confiné dans une cellule de 6 mètres carrés avec un autre détenu très craint dans la prison, il voit défiler inexorablement le temps sans solution à sa situation.
Paul s’adonne à des rêveries, avec moult personnages imaginaires, ressassant les hasards de sa vie. C’est son compagnon de prison qui le ramène à la réalité et lui fait comprendre qu’il faut se remettre en selle aussitôt que l’on tombe de cheval. C’est cette œuvre qui raconte la vie dramatique de Paul que le jury du Goncourt a voulu honorer cette année.
Le travail et la chance
Pour Jean-Paul Dubois, ce sacre n’est qu’une question de travail et de chance. Selon lui, on ne mérite jamais le prix Goncourt, mais on a plutôt la chance de l’avoir. Surtout, l’écrivain parle de l’alignement des planètes auquel il croît beaucoup. Aussi, si le prix est tombé sur lui cette année, est-ce parce qu’il était sur l’alignement des planètes.
Pour l’écrivain romancier, il s’agit d’un moment de couronnement de sa carrière et de son œuvre. À la question de savoir s’il a désiré ce Goncourt, Jean-Paul Dubois répond que l’« on ne peut pas désirer quelque chose qui n’est pas en réalité à soi ».