Dans les soins liés à la santé mentale on distingue au moins deux types de praticiens : les psychiatres et les psychologues. Les premiers sont des médecins spécialisés dans le traitement des troubles psychologiques identifiés.
Les interventions sont couvertes par la Sécurité Sociale, pour un montant s’élevant à 70% du tarif d’un généraliste. Ce n’est pas le cas des psychologues dont le coût des séances n’est pas forcement remboursé.
Adopté par l’Assemblée Nationale fin 2016, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 permettra aux familles d’être remboursées (à certaines conditions) de ses frais de consultation chez un psychologue en libéral.
Le remboursement d’un psychologue par la Sécurité Sociale
Il est souvent dit que les séances chez le psychologue ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie mais cette croyance est à nuancer désormais.
En effet, l’article 68 validé en novembre dernier à l’Assemblé Nationale vient changer la donne. Pour les jeunes de 6 à 21 ans, ce texte prévoit l’expérimentation du remboursement des consultations chez un psychologue. Cette expérimentation répond au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017. Elle a lieu dans 3 régions de France : Île-de-France, Pays de Loire et Grand Est.
Ces jeunes sont dans les faits, orientés par leur médecin traitant, médecin scolaire ou pédiatre vers des psychologues en libéral. En finalité, d’après la cancérologue et députée de Gironde, Michèle Delaunay, cette expérimentation a un but précis.
Cette expérimentation doit permettre d’améliorer la prise en charge précoce des enfants et de vérifier si les psychologues de ville ont une utilité qui peut justifier une prise en charge par l’Assurance Maladie.
Les psychiatres contestent
Les soins psychologiques chez les jeunes doivent être pris en compte par des spécialistes de la santé d’après les psychiatres. Ces derniers contestent donc ce projet de loi, qui selon eux, remet en cause leur long cursus d’étude. Le Syndicat des Médecins Libéraux (dont ne font pas partie les psychologues, n’ayant pas le statut de médecin) a rappelé le cursus des praticiens en psychiatrie et craint une généralisation de cette expérimentation.
De plus, les psychiatres estiment que la qualité d’un traitement des souffrances psychiatriques des enfants (âgés en 6 et 21 ans) doit prévaloir sur le montant de la prise en charge. Pour rappel, on recense actuellement environ 15 000 psychiatres en France.
Pour répondre à leur contestation, Michèle Delaunay rétorque en précisant que si les maux ou problèmes persistent auprès d’un jeune après consultation chez un psychologue, il sera redirigé vers un spécialiste. Autre situation, si un médecin estime que la souffrance d’un jeune est importante, ce dernier sera envoyé vers un psychiatre.
Il est donc possible de se faire rembourser ses consultations chez un psychologue à Paris ou dans une autre ville. Avec cette expérimentation, l’Assurance maladie prend donc en charge une partie des frais de consultation pour les jeunes.