Un projet collaboratif unit 19 médias qui engagent un combat contre les fake news et la désinformation dans le cadre des futures élections européennes. Avec le défi majeur que représentent les élections européennes pour les journalistes, une nouvelle plateforme représente une solution de renforcement des moyens déjà existants.
FactCheckEU, la plateforme collective multilingue
FactCheckEU, c’est le nom qui a été donné à la nouvelle plateforme via laquelle collaborent plusieurs journalistes européens. Au nombre de 19, ils sont tous membres du Réseau international de fact-checking ou l’International Fact-Checking Network (IFCN).
Ces journalistes ont pour ambition de mettre fin à la désinformation et aux fausses nouvelles dont les principaux relais sont les réseaux sociaux. Le phénomène, qui aurait régressé sur Facebook, n’a cessé de progresser sur d’autres réseaux sociaux comme Twitter.
Selon le coordonnateur du FactCheckEU, Jules Darmanin, le principal frein à l’efficacité de la lutte contre les fausses nouvelles est la barrière de la langue. Dans la pratique, les fausses informations voyagent à travers toute l’Europe, de pays en pays. De même, le manque d’informations serait en grande partie responsable de la popularité des fake news.
Le combat contre la désinformation ne peut donc se faire qu’à travers une plateforme capable de toucher un public très large. Cette plateforme réunit entre autres « La Voce », un média italien, « TjekDet », un média danois, « Libération » un média français, mais également « Faktograf » un média hongrois. Le but est de s’entraider dans la traduction des contenus en diverses langues.
La frontière entre la liberté d’expression et le besoin de fiabilité à ne pas franchir
FactCheckEU jouit du soutien de géants du net comme Google via le fonds pour l’innovation. Ce qui lui permettra de s’illustrer face à des fact-checkeurs dont la fiabilité est jusque-là remise en cause.
Les mesures mises en place par Facebook seraient pointées du doigt pour leur inefficacité. À cela, l’une des responsables du réseau social, Tessa Lyons, répond que cette lutte doit respecter la frontière entre la liberté d’expression et le besoin de fiabilité.
Pourtant, selon Jules Darmanin, le renforcement des capacités des fact-checkeurs serait la meilleure solution pour augmenter leur efficacité. Google a organisé de grandes formations dans ce domaine dans plusieurs grandes ville. On citera notamment Francfort, Bruxelles ou Milan. Les élections européennes constitueront une occasion pour cette nouvelle pépinière de se mettre à l’œuvre et de faire ces preuves.