Voici une nouvelle initiative venant du pays de l’Oncle Sam : depuis le 20 décembre dernier, il vous faudra renseigner vos comptes de réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter, dans votre formulaire ESTA pour pouvoir toucher le sol américain. Une initiative qui n’est pas passée inaperçue, car elle a provoqué un véritable tollé sur la toile, notamment pour les défenseurs de la vie privée, dénonçant une mesure « liberticide ».
Elle fait suite à une demande qui avait été formulée par le gouvernement Obama en juin dernier, visant à « améliorer le processus d’enquête » et à « donner au département de la sécurité intérieure plus de clarté et de visibilité sur de possibles activités et connexions malveillantes ». En résumé, une procédure visant à identifier d’éventuelles menaces terroristes selon le gouvernement américain.
Les touristes refusant de divulguer ces informations ont-ils de ce fait de quoi s’inquiéter ?
Ne pas s’inquiéter ?
Selon les autorités sur place, il n’y a pas de quoi, car ces renseignements sont indiqués facultatifs. Cependant, il est possible et même fort probable que les États-Unis puissent faire de ce manque d’information un motif de refus de visa, d’autant plus que les USA n’ont pas à justifier ce refus s’il a lieu.
Plusieurs associations américaines quant à elles montent le ton par rapport à cette nouvelle procédure. Internet Industry Association représentant entre autres Facebook et Google s’était déjà manifestée lors de la formulation de la demande en juin dernier, dénonçant une « possibilité de dérive liberticide ». Une décision qui pourrait selon eux cibler particulièrement les Arabes ainsi que tous les musulmans, déjà soumis à des fouilles approfondies depuis la tragédie du 11 septembre 2001.
Quoi qu’il en soit, cette mesure qui est relativement compréhensible soulève quand même quelques scepticismes quant à son efficacité. Un terroriste aura-t-il effectivement la naïveté de renseigner des comptes qui le lie à une organisation terroriste lors d’une demande de visa ? Rien n’est moins sûr.